vendredi 14 février 2014

Transformer l’agriculture en Afrique : le rôle des jeunes dans la gouvernance foncière ( 2/2)


En novembre 2013, une coalition des organisations de la société civile dénonçait l’accaparement de 7.765.250 ha de terres en Afrique de l`ouest lors d’un atelier à Dakar la capitale Sénégalaise.  Pour certains analystes, le phénomène peut être appelé sous le vocable d’achat massif de terres, d’autres insistent sur la terminologie ‘’accaparement de terres’’  car ils estiment que malgré  l’allure légal (présence d’autorités et de communautés locales), ces transactions foncières sont loin d’être transparentes. 

  Les acquisitions foncières  à grande échelles sont souvent l’objet de sociétés ou firmes  étrangères dans la plupart des cas ou même des investisseurs locaux. Il n’y a pas de seuil ou de superficies limité pour ces transactions foncières. Pour un observateur de  l’actualité en Afrique de l’ouest et particulièrement au Burkina Faso, les conflits fonciers y sont récurrents et certaines régions sont dans une situation au bord de l’implosion sociale pour cause de mécanisme insuffisant de gestion du foncier. L’une des régions du pays ou le foncier constituât une bombe à retardement, c’est sans soude dans la Sissili. En effet, cette province frontalière de la capitale (150 km) a une bonne pluviométrie. Les terres sont relativement fertiles.  En 2011, la fédération des producteurs dans laquelle je travaillais a commandité une étude sur les transactions foncières dans deux communes de la province (Biéha et Niabouri). Cette étude devrait permettre de mieux situer la réalité des acquisitions foncière : c'est-à-dire  de mieux connaitre  les superficies, les modes d’acquisitions, les identités des acquéreurs. L’étude a été restituée, mais la situation est loin de s’améliorer. Nous insistons sur le mode d’octroi des terres ou les jeunes ont leur rôle à jouer.
Le déficit d’information entre communauté et acquéreur.
Si l’on s’accorde que l’octroi de terre passe par les chefs de terres, de villages ou le chef du lignage, aujourd’hui force est de constater une grande désorganisation. Le pays a certes adopté  en 2009 une loi sur le foncier. Mais les anciennes pratiques sont d’actualité et la loi foncière est peu connu et appliqué par les communautés. D’abord, les communautés locales (divisés)  et les acquéreurs souvent nationaux  ne sont pas sur la même longueur d’onde  sur la nature de l’acquisition. Un Conseiller villageois évoque à propos  : « Le problème foncier au niveau de la province constitue une épidémie de nos jours. Les terres sont octroyées sans concertation entre les responsables au niveau du village. Ces terres, il faut le noter qu’elles n’ont pas été vendus aux supposés acquéreurs, elles ont été prêtés pour qu’ils puissent y produire mais à notre grande surprise, ils envoient des soit disant papiers de bornage et ou titre. »


mercredi 12 février 2014

Transformer l’agriculture pour un développement durable en Afrique ( 1/2)
« Transformer l'agriculture en Afrique: saisir les opportunités pour une croissance inclusive et un développement durable», cette thématique a  retenu  l’attention des chefs d’Etats et de gouvernants lors  du 22 ème  sommet de l’Union Africaine tenu 21 au 31 en janvier 2014 à Addis-Abeba en Ethiopie. En outre 2014 est  déclaré, année internationale de l’agriculture familiale et de la sécurité alimentaire pour rappeler le rôle primordiale de ce secteur dans les économies africaine.
 En effet  l’agriculture reste le pilier du développement en Afrique (PNUE 2010). Elle représente 10 à 36% du PIB dans les pays et occupe 29 à 84% de la population.  Selon des données de 2011, 2,5 milliard de personnes vivent directement de l’agriculture et de l’élevage sur un total de 7 milliards dans le monde.  En Afrique, l’agriculture occupe encore plus de 80% de la population active dans bon nombre de pays et reste le pivot des économies.  Deux tiers de la population de l'Afrique sub-saharienne est rurale et dans certains pays approximativement 33 millions de petites exploitations (de moins de 2 ha) représentent 80% de toutes les exploitations et fournissent jusqu’à 90% de la production agricole. Bien que la migration urbaine progresse rapidement, on estime que d'ici 2030 à peu près 52% de la population sera encore rurale[1].  L’agriculture  repose en grande partie  sur la main d’œuvre  familiale  et est très peu mécanisée. Elle est caractérisée par une diversité des systèmes de cultures. Les exploitations familiales sont dans une logique de diversification avec  en moyenne 10 type de cultures. Cette agriculture a longtemps  encadrée par les Etats dans le domaine de la production,  vulgarisation et commercialisation. Les Etats se sont désengagés sous la pression de politique d’ajustement mais s’impliquent  activement de nouveau dans le développement de l’agriculture.

Le continent africain regorge  de réserve de terres  arables cultivables malgré des pratiques croissante de courtes jachères et la croissance de la population. Cependant les phénomènes de changement climatiques (sécheresses, inondations,)   combiné aux pratiques de cultures extensives des agriculteurs  ont rendu le continent vulnérable d’où un changement de cap dans l’agriculture par l’apport de pratiques alternatives et innovantes.
Comment transformer l’agriculture pour un développement durable ?
La pratique de l’agriculture conventionnelle avec utilisation massive d’herbicide, extension des superficies agricoles et  pression sur les ressources naturelles n’est pas viable à long terme. Les ressources naturelles non renouvelables  s’épuisent  à une vitesse inquiétante. Comment pratiquer une agriculture adaptée aux  petites exploitations agricoles qui disposent  de peu de revenu ?  Quel type d’agriculture pour l’Afrique aujourd’hui ? Les points de vue divergents entre utilisation massive d’engrais pour augmenter les rendements, afin d’assurer la sécurité alimentaire. D’autres  Etats africains  misent  sur le développement de l’agro-business au détriment de l’agriculture familiale.
La transformation de l’agriculture familiale de subsistance en une agriculture moderne reste un gros challenge en Afrique.




[1] http://www.momagri.org/FR/articles/Afrique-et-Europe-partenariats-pour-un-developpement-agricole_787.html